Les monologues du Vagin

de Eve Ensler

Impossible de faire taire ce fichu vagin. Pour la dernière fois au TTO, il parle, il susurre, il éructe, il crie, il dit, il bavarde, il déclame, il harangue, il palabre. Bref, il s’exprime. Et jamais personne ne se lasse de l’entendre.

Mise en scène : Nathalie Uffner

Avec : Colette Emmanuelle, Nicole Shirer, Virginie Hocq, Laurence Bibot, Delaphine Ysaie, Marie-Paule Kumps

Création du Théâtre de la Toison d’Or (2007)

PRESSE

Marie-Paule Kumps, comédienne : la passion d’une passionnée !

Serge Vanhaelewyn

Elle vient de terminer « Les monologues du vagin », la pièce culte d’Eve Ensler. Brillante, drôle et sensible, impossible de la faire taire quand il s’agit d’évoquer la vie ! A propos du vagin, on l’appelle de différentes façons : le minou, le petit coin, le mistigri, le piou-piou, le kiki, la poupounette, la bébête, le poudrier, la chatte, le zizi, le zigouigoui, la craquette, la bibiche, le millefeuille, la boîte à ouvrage, l’affaire à suivre, la cicatrice… Lequel préférez-vous parmi tous ces petits mots-là ? Une interview exclusive réservée aux lecteurs de www.psy.be A découvrir sans tarder.


Décrocher un rôle dans une pièce qui a fait le tour du monde ***doit être perçu comme une nouvelle étape importante dans une carrière. Vous en êtes fière ?
Pourquoi avez-vous accepté « Les monologues du vagin » ?
J’étais plutôt heureuse qu’on me l’ait proposé. J’ai lu la pièce. Je trouve que ça reste assez américain avec une culture un peu différente de la nôtre mais nonobstant cela, je trouve qu’Eve Ensler l’a vraiment bien écrite. En même temps, elle revendique que ce sont des interviews de personnes. Raison pour laquelle elle a demandé que ce soit maintenant 3 comédiennes qui aient le texte en main pour qu’on se souvienne que ce n’est pas un numéro d’actrice mais bien des témoignages de femmes réelles qui ont un jour dit ce qui leur était vraiment arrivé. Elle a un vrai talent d’auteur.
Les conclusions de tous ces textes durs  sont ouvertes, pleines de foi, de confiance en l’avenir. La démarche est magnifique.
J’ai joué les 2 saisons de « Les monologues du vagin » et j’ai aimé partager avec le public. Il y a vraiment eu une interactivité avec des gens qui n’avaient pas l’habitude de venir au théâtre.
Ce mélange de textes difficiles et douloureux avec d’autres plus amusants, drôles et légers m’ont fait rencontrer des personnes après le spectacle qui me disaient : « Ca fait du bien de parler de cela, on ne parle jamais de sexe, ça libère ! ». Là, je me dis, c’est formidable. On a gagné sa soirée. Même si ça ne dit pas tout, même si ça ne solutionne pas les souffrances éventuelles, cette pièce a le mérite de délier un peu les langues. Je voyais des couples qui sortaient et discutaient.  J’apercevais, pendant certains textes, des femmes donnant des coups de coude à leur mari. C’est beau quand le théâtre vous permet de rêver, de réfléchir, de communiquer.  Dans ce sens-là, « Les monologues du vagin » sont une parfaite réussite.

Personnellement, vous vous souvenez de la première fois où vous avez entendu le mot « vagin » ?
Je devais être en cinquième ou en sixième primaire vers 11,12 ans. On commençait à parler d’éducation sexuelle mais de très loin.
Presque sur la pointe des pieds !
Je suis tombée sur un livre soi-disant scientifique avec des tas de schémas pour expliquer le fonctionnement de la femme et de l’homme. Je l’ai lu de A à Z, de la première à la dernière page comme si je lisais un livre d’histoire ou de géo. J’ai trouvé que c’était passionnant. C’était magnifique de comprendre surtout qu’à l’époque les parents parlaient quand même beaucoup moins de tout cela aux enfants. La relation avec ma mère a toujours été proche et franche. Si je posais des questions, elle me répondait.
Le mot « vagin » est un beau mot. J’aime les mots, en inventer. J’aime le langage de Marivaux, celui de Molière.

A propos du vagin, on l’appelle de différentes façons : le minou, le petit coin, le mistigri, le piou-piou, le kiki, la poupounette, la bébête, le poudrier, la chatte, le zizi, le zigouigoui, la craquette, la bibiche, le millefeuille, la boîte à ouvrage, l’affaire à suivre, la cicatrice… Lequel préférez-vous parmi tous ces petits mots-là ? Ou trouvez-vous cela complètement ridicule ?
Je ne sais pas si c’est ridicule. Je crois qu’il y a une espèce de vieille habitude qui consiste à ne pas dire les mots justes aux enfants quand ils sont petits. On dira souvent : « on va faire un petit dodo, maman va changer le pète ». On ne dira pas tellement à une petite fille : «  je vais laver ton vagin ou je vais te laver les lèvres ». Pourquoi ? Il faudrait le demander à quelqu’un à qui c’est le métier ? Chez moi, il avait aussi un petit nom .

A propos du vagin, on l’appelle de différentes façons : le minou, le petit coin, le mistigri, le piou-piou, le kiki, la poupounette, la bébête, le poudrier, la chatte, le zizi, le zigouigoui, la craquette, la bibiche, le millefeuille, la boîte à ouvrage, l’affaire à suivre, la cicatrice… Lequel préférez-vous parmi tous ces petits mots-là ? Ou trouvez-vous cela complètement ridicule ?
Je ne sais pas si c’est ridicule. Je crois qu’il y a une espèce de vieille habitude qui consiste à ne pas dire les mots justes aux enfants quand ils sont petits. On dira souvent : « on va faire un petit dodo, maman va changer le pète ». On ne dira pas tellement à une petite fille : «  je vais laver ton vagin ou je vais te laver les lèvres ». Pourquoi ? Il faudrait le demander à quelqu’un à qui c’est le métier ? Chez moi, il avait aussi un petit nom .

A propos du vagin, on l’appelle de différentes façons : le minou, le petit coin, le mistigri, le piou-piou, le kiki, la poupounette, la bébête, le poudrier, la chatte, le zizi, le zigouigoui, la craquette, la bibiche, le millefeuille, la boîte à ouvrage, l’affaire à suivre, la cicatrice… Lequel préférez-vous parmi tous ces petits mots-là ? Ou trouvez-vous cela complètement ridicule ?
Je ne sais pas si c’est ridicule. Je crois qu’il y a une espèce de vieille habitude qui consiste à ne pas dire les mots justes aux enfants quand ils sont petits. On dira souvent : « on va faire un petit dodo, maman va changer le pète ». On ne dira pas tellement à une petite fille : «  je vais laver ton vagin ou je vais te laver les lèvres ». Pourquoi ? Il faudrait le demander à quelqu’un à qui c’est le métier ? Chez moi, il avait aussi un petit nom .

Lequel était-ce ?
Quand j’étais petite, on disait la titine et puis ensuite toutes mes copines disaient le zizou et c’est resté le zizou. Il y a des mots qui, de l’extérieur, ont l’air tout à fait ridicules : le poudrier, par exemple, mais en même temps, est-il plus bizarre que le zizou ou la titine

Votre première aventure sexuelle est-elle un bon souvenir ? Vous n’êtes pas obligée de répondre…
Je n’ai pas beaucoup de mauvais souvenirs. J’essaie toujours de voir le bon côté des choses. J’ai eu quelques amoureux dans ma vie. J’en garde de tous un excellent souvenir. Il y en a beaucoup qui sont restés de grands amis.
Oui, ma première aventure sexuelle a été formidable, magnifique. Cela dit, j’ai eu beaucoup moins de plaisir que j’en ai dans ma vie sexuelle actuelle. N’empêche, c’était un homme que j’aimais, j’en étais très amoureuse donc c’était génial. Ma vie sexuelle s’est nettement améliorée en vieillissant (sourire…).

Vous considérez le sexe comment, vous, en tant que femme ? La comédienne joue-t-elle de son corps ?
Nous, les comédiens, on a appris à fonctionner avec l’ensemble de notre corps : avec la tête pour comprendre un auteur, son texte, pour ressentir ce qu’il veut dire, ce que le personnage dit ou ne dit pas, ce qu’il veut faire et ce qu’il n’ose pas. Ensuite, lorsqu’on passe sur le plateau, qu’on se met debout et qu’on joue, il faut faire fonctionner avec son corps, avec son émotion, avec son cœur. J’aime voir un corps qui porte et qui défend un texte.
Moi, j’ai besoin de vivre dans la vie avec tout : ma tête, mon cœur et mon corps. Faire l’amour a une certaine importance. J’ai un compagnon avec qui je m’entends très bien et avec qui je fais très bien l’amour. On a un bel équilibre à ce point de vue là. Le sexe a toujours été lié à des émotions fortes.
Même si parfois j’ai eu plusieurs amants en même temps, j’ai toujours fait l’amour en éprouvant des sentiments pour l’ensemble de la personne.

Quelles sont les qualités qu’un homme doit avoir pour vous séduire, Marie-Paule Kumps ?
J’aime être étonnée. Je suis séduite par l’intelligence du cœur. L’homme qui soigne la relation humaine. J’aime les gens qui ont un certain humour. J’aime quand on arrive à prendre une distance et à rire de soi, des autres.
Mais, c’est aussi physique. Vous croisez un regard, un visage et ahhh … il se passe quelque chose et même si ça n’aboutit à rien, l’instant aura été merveilleux et surprenant.

Quand Marie-Paule devient coquine, on peut s’attendre à quoi ?
Quand je suis coquine avec des copines, j’aime sortir. Qu’on se libère, qu’on parle de tout ce qu’on veut, qu’on dise plein de sottises. J’adore rire. Je peux dire des tas d’âneries et faire la sotte au restaurant, embêter les gens. J’aime faire ça. Etre coquine avec mon homme, c’est avoir envie de lui, le surprendre. L’émoustiller, faire monter le désir peut-être à un moment inattendu !

Plaisir, désir, sont deux mots importants pour vous, en tant que femme ?
Oui, oui très. Ca doit rester important, je pense.
Pour moi, le sexe fait partie de mon corps et de ma personnalité. C’est une partie qui est autant à soigner que je soigne mon cerveau, ma santé.
Les gens chez qui cela devient une obsession, sont des personnes qui souffrent ou qui ont souffert.

Que peut-on vous souhaiter pour que la comédienne et la femme vivent en parfaite harmonie ?
J’ai envie de changement, de légèreté, d’être moins dans un travail qui me donne du souci à long terme.
Envie de choses plus légères, plus faciles, de rencontrer de nouvelles personnes, j’ai envie d’air frais pour l’instant. Non pas que je sois lassée des amis ou des gens que je connais mais j’ai envie de faire d’autres choses : de tourner, d’écrire mais pas que pour le théâtre. M’épanouir en prenant un peu plus de temps pour moi, de m’inscrire à un cours d’histoire de l’art. Prendre encore un petit tournant.***Elle a été traduite en 26 langues, jouée dans 30 pays .Quelques propos recueillis concernant l’auteure Eve Ensler : « Je dis VAGIN parce que j’ai lu les statistiques : partout dans le monde les vagins endurent des mauvais traitements – 500.000 femmes violées chaque année aux seuls Etats-Unis, 100.000.000 de femmes dans le monde ayant subi des mutilations génitales, violences sexuelles contre des petites filles, persécution des lesbiennes, harcèlement sexuel, terrorisme à l’encontre de la liberté de reproduction, et ainsi de suite… »


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